Mummenschanz

Voilà qu’ils célèbrent cinq décennies de voyage poétique dans le monde du silence avec un florilège de trente-trois numéros. Mêlant costumes et personnages aussi étonnants que détonants, ces tableaux vivants s’animent et jouent avec nos émotions.

« La chance de se masquer », telle est la signification de MUMMENSCHANZ. Floriana Frassetto, l’une des trois fondateurs originels de cette troupe à nulle autre pareille, demeure le poumon artistique de l’ensemble en étant toujours sur scène, accompagnée de nouveaux talents. Leurs détournements d’objets du quotidien prenant vie pour mieux nous surprendre a tout du jeu surréaliste et ludique.

Fond noir et combinaisons du même acabit servent les illusions et les effets bricolés de ces génies de l’envoutement visuel : draps en nylon formant des têtes qui s’embrassent au moindre souffle d’air ; sumos ou méduses en sacs poubelle ; visages en argile se déformant et grimaçants quand ils ne sont pas faits en violons ou… papier toilette ! Les situations loufoques s’enchaînent avec une certaine tendresse dans le regard porté sur les relations, même lorsqu’il s’agit de tuyaux de soufflerie ou de baguettes en mousse.

Tout le monde connaît ces mains XXL, comme gantées de blanc, qui renversent les perceptions et offrent d’immenses étreintes, reprises par Michel Gondry. Sans mot ni musique, la magie de la manipulation suffit à nous transporter dans un univers imaginaire, où tout est possible.